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La vitamine D

La vitamine D participe à la régulation du métabolisme phospho-calcique et est associée à la santé musculo-squelettique. Son rôle est essentiel dans la prévention des fractures non-vertébrales et la réduction des chutes chez les sujets âgés de plus de  65 ans.

Pourquoi mesurer son taux de vitamine D ?

Les fonctions physiologiques de la vitamine D (en fait il s’agit de la 25-Hydroxy-cholecalciferol, la forme naturelle de la vitamine D) sont importantes.


La mesure de la vitamine D (25OH-Vitamine D) permet de contrôler son niveau dans l’organisme et coûte 11€. Elle peut être remboursée par la sécurité sociale dans certaines indications et devra alors être prescrite par votre médecin.


Où trouve-t-on la vitamine D ?

Il existe 2 formes de vitamines D, la vitamine D2 (ergocalciférol) synthétisée par les végétaux et la vitamine D3 (cholécalciférol) présente chez les animaux.


Les différences sources de vitamine D pour l’organisme sont:

  • La peau : la synthèse cutanée, sous l’influence de l’exposition solaire (UVB), constitue la principale source d’apport en vitamine D3.
  • L’alimentation : les aliments les plus riches en vitamine D sont les poissons gras (foie de morue, saumon, sardine, maquereau…). Viennent ensuite les abats (foie), le jaune d’œuf, les fromages et le beurre. Le lait et certains produits laitiers peuvent être enrichis en vitamine D.


Quel est le rôle de la vitamine D ?

La fonction principale de la vitamine D est d’assurer des concentrations suffisantes dans le sang de calcium et de phosphore en favorisant leur absorption intestinale et en diminuant leur élimination rénale. Elle permet ainsi une minéralisation optimale des os, dents et cartilage.


Chez l’enfant elle est indispensable à la croissance osseuse, une carence entrainant le rachitisme.


Chez l’adulte, une insuffisance en vitamine D est génératrice d’ostéoporose,  une carence plus profonde amène à un défaut de minéralisation osseuse (ostéomalacie) avec fragilité de l’os, douleurs et risque de fractures.


Chez les sujets âgés, les personnes souffrant d’ostéoporose, les femmes ménopausées une supplémentation en vitamine D, associée à du calcium, contribue à la prévention des fractures non-vertébrales.

Outre son rôle dans le métabolisme phosphocalcique et la minéralisation osseuse,  plusieurs études ont montré  que la vitamine D était essentielle au maintien de la masse musculaire et à son bon  fonctionnement et qu’une supplémentation en vitamine D améliorait la force et les performances musculaires des sujets âgés carencés (facilité à se lever, amélioration de la vitesse de déplacement …) réduisant ainsi le risque relatif de chutes et donc de fractures.

D’autres études d’observation ont montré que les sujets qui avaient les plus forts apports en et/ou les plus fortes concentrations de 25OHD, avaient un risque relatif de cancer colorectal [2]  significativement plus faible que les sujets qui avaient des faibles apports de vitamine D et/ou des concentrations de 25OHD basses. Il n’a toutefois pas été démontré solidement un intérêt à donner de la vitamine D pour prévenir le risque de cancer et ceci ne peut être recommandé actuellement.

Le système immunitaire semble également impacté par le taux sanguin de vitamine D : celle-ci stimulerait l’immunité innée et au contraire inhiberait l’immunité acquise ; de nombreuses études épidémiologiques montrent une relation entre une plus grande fréquence de certaines maladies auto-immunes, diabète de type 1, sclérose en plaques, maladies inflammatoires de l’intestin ou encore polyarthrite rhumatoïde et, soit de faibles apports de vitamine D, soit des concentrations basses de 25(OH)D. Les données disponibles sont toutefois limitées et la preuve de l’efficacité d’une supplémentation en vitamine D dans ces pathologies n’a pas encore été apportée.

Enfin, plusieurs observations rapportent une association entre risque cardiovasculaire et concentrations basses de 25(OH)D, mais la relation de causalité n’est pas définitivement établie.


Comment peut-on traiter une carence en vitamine D ?

L’insuffisance en vitamine D est principalement corrigée par supplémentation médicamenteuse en fonction de la concentration de base en 25(OH) [3]. Le traitement peut faire appel soit à des petites doses quotidiennes soit à des doses plus importantes administrées de manière intermittente (solution la plus souvent choisie).


L’utilisation de la vitamine D3 est préférée à la vitamine D2 lors de l’adjonction de doses ponctuelles ; en effet, il semblerait que, pour une même dose administrée, la vitamine D3 permette de maintenir la 25OHD élevée plus longtemps que la vitamine D2. En revanche, l’administration de doses journalières peut a priori se faire indifféremment avec la vitamine D3 ou la vitamine D2.


Pour en contrôler l’efficacité, le dosage de 25OHD doit être effectué 3 à 4 mois après le début du traitement si l’administration de vitamine D est quotidienne et juste avant la prise suivante lors d’un traitement espacé. A noter enfin que les différentes revues de la littérature concernant les cas d’intoxications à la vitamine D suggèrent qu’elle n’apparaît jamais pour des concentrations de 25OHD < 375 nmol/L (150ng/mL).


[1] JC souberbielle,  Intérêt du dosage de la 25-OH D2,D3, Biologiste infos, janvier février 2007,


[2] Lappe JM et al., Vitamin D and calcium supplementation reduces cancer risk: results of a randomized trial. American Journal of Clinical Nutrirtion 2007;85: 1586-91


[3] Actualités sur les effets de la vitamine D et l’évaluation du statut vitaminique D, RFL Juillet-Août 2009, n°414

mise à jour Juillet 2020